Selon de nombreuses publications faites sur les réseaux sociaux Tweeter et Facebook au cours de la semaine écoulée, le lundi 07 Novembre aurait été retenu pour la rentrée progressive des classes dans diverses communes du pays dans le cadre de l’exercice 2022-2023 après le boycott du 03 Octobre dernier.
En dépit de l’inchangeabilité des conditions liées aux deux premiers reports de la rentrée des classes, à savoir, la cherté de la vie, l’augmentation des prix des produits pétroliers, l’insécurité, le départ de PM Ariel Henri, une bonne partie de la population haïtienne approuve l’idée du 07 Novembre pour l’ouverture de l’année scolaire.
Cependant, il faut tout de même préciser que des idées divergentes jonchent la toile malgré ce grand désir populaire. Dépendamment de leur appartenance politique, des jeunes Nordésiens donnent leurs opinions sur la question. Certains croient fermement qu’il faut donner aux enfants la chance de fréquenter l’école puisqu’ils sont l’avenir de ce pays. D’autres pensent qu’il faut attendre que toutes les conditions soient réunies avant la réouverture des classes.
Ainsi, cette dernière catégorie compte continuer à obstruer tous les passages en vue de faire échec à toute tentative liée au fonctionnement de l’école dans cette période de crise nationale.
À propos, jetons un coup d’œil sur le web…
Selon Me Regulus Magnekell, on doit se méfier des faux conformistes voulant embobiner la population sur le fait qu’ils veulent que l’école fonctionne normalement et que c’est le mouvement lock qui constitue le seul empêchement. Malheureusement, une fois de plus, ces derniers ne comprennent pas la crise et prouvent carrément leur niveau d’irresponsabilité et d’égoïsme comme citoyen.
Toujours dans sa publication en date du 03 Novembre 2022, Me Regulus a fait savoir que la rentrée des classes est le vœu de tout le monde même si les points de vue sont partagés. La majorité continue d’exiger de l’état central la création des conditions favorables pour que tous les enfants indistinctement puissent regagner les salles de classes à travers tout le territoire national. Pourtant, il y a une frange de la population qui se bat pour le fonctionnement de l’école dans leur environnement et s’en fout des enfants des autres zones.
Dans le même temps, Me Regulus croit qu’en lieu et place des mouvements de rues, c’est plutôt l’incapacité de l’état qui est vraiment à la base du dysfonctionnement de l’école. Il a pris le soin de tout expliquer en seulement quelques points :
Il n’a pas d’essence correctement dans les pompes pour que les Motos, les camionnettes et les Bus puissent assurer le transport des enfants ;
Le prix des quelques rares moyens de transports est excessivement cher ;
Les parents n’ont aucune garantie que leurs progénitures ne vont être kidnappées sur le parcours de l’école;
La sur-augmentation des prix du carburant influe sur le prix des différentes courses.
Par ailleurs, comme la majorité de la population, Me Regulus continue d’exiger des autorités compétentes, les conditions adéquates pour la réouverture des classes sur tout le territoire national afin que tous les enfants sans distinction aucune puissent se rendre à l’école. Car, dit-il, tous les enfants sont des enfants, ils doivent avoir la même chance quelle que soit leur origine familiale et leur zone de provenance.
En date du 03 Novembre 2022 dernier, un jeune juriste, journaliste, couturier et enseignant du nom de Jocilien Saintilmond a publié ceci sur son compte Facebook :
« Nombreux sont ceux qui aimeraient que l’école ouvre. Moi aussi, mais les conditions ne sont pas encore réunies. »
Ton-Aimé Manex, un autre jeune de la région a fait cette publication sur son compte Facebook ce même jour:
« Nous demandons à ce que les enfants retournent à l’école. Et, qu’est-ce nous demandons pour les finissants/ceux qui ont obtenu leur diplôme Bac II ? C’est normal pour que l’école fonctionne. Mais, est-ce qu’il y a de l’essence dans les pompes ? Est-ce normal qu’un prof paye 150 gourdes à un taxi pour aller dispenser un cours pour être payé 175 gourdes l’heure.»
Le lendemain, soit le 04 Novembre 2022, le nommé Seth Pierre a déploré le fait que certaines personnes se servent de l’école pour faire passer leurs revendications et faire toutes sortes de démagogies.
« L’école ne peut pas être un outil politique, ni pour jeter ni pour maintenir le gouvernement, au même titre que bloquer des routes, placer des pneus enflammés, déchouquer de petites entreprises, armer nos jeunes garçons et violer les Madan Sara. Faites votre politique de la honte ! Ruinez votre Pays ! Continuez d’écœurer les citoyens du pays ! Mais, je vous en prie, donnez la chance aux enfants d’avoir du pain de l’instruction » a pesté Mr Seth.
Signalons que la rédaction du journal en ligne Liberté Infos a pris le soin de rencontrer de véritables protagonistes à Ouanaminthe : enseignants, parents et élèves pour prendre leurs opinions sur la question.
Malgré la cherté de la vie, le problème de carburant et l’insécurité, des parents et des enseignants interrogés à propos de la rentrée des classes ce samedi, ont manifesté leur volonté de contribuer pour faire de la journée du 07 Novembre une vraie réussite.
Les enseignants se disent très concernés parce qu’ils n’ont pas d’autres sources de revenus pour subvenir aux besoins de leurs familles.
« En plus d’être prof, nous sommes parents. Nous avons de lourdes responsabilités. Et, nous n’avons même pas les moyens nécessaires pour préparer nos enfants. Malheureusement, nous n’avons pas d’autres sources de financement. Mais, l’école ne peut plus attendre. Donc, nous irons en classe lundi 07 Novembre prochain » a déclaré l’économiste, avocat et éducateur Féguel Mathieu.
Certains parents-commerçants ont déclaré qu’ils ne sont pas encore tout à fait prêts, mais ils sont très inquiets pour l’avenir de leurs progénitures. De fait, ils ne souhaitent que la réouverture des classes. Elvétus Wildeline, une marchande ambulante de riz et d’haricots nous a expliqué son calvaire quotidien pour nourrir sa famille. Elle demande la collaboration des directions d’écoles. Elle nous a exhortés de citer son nom et partager son témoignage.
« Chaque jour, je fais plusieurs parcours avant d’avoir les moyens pour acheter les ingrédients me permettant de cuisiner pour ma famille. Alors, les uniformes de mes 4 enfants sont encore chez le couturier. Je ne peux pas prendre par manque de possibilité. Mais, j’aimerais que les écoles fonctionnent à partir de lundi 07 Novembre. Les directions peuvent les accepter provisoirement en couleur pendant deux semaines. »
« Je me sens ennuyeuse parce que cela fait à peu près six mois depuis que je suis séparée avec mes camarades et mes profs. L’environnement scolaire me manque beaucoup. Entre des profs joviaux et mes amis, je me sens toujours en salle de classe. Donc, j’ai hâte de retourner à l’école » a déclaré Manigat Biverly, élève admis en 9e AF.
Précisons que le coordonnateur départemental Nord-est de l’Union Nationale des Normaliens-nes et Educateurs-trices d’Haïti (UNNOEH), Mr François Hernick a, dans une note rendue publique en début de la semaine écoulée, attiré l’attention des autorités gouvernementales, notamment le PM Ariel Henri sur la nécessite de résoudre les problèmes de carburant, de la cherté de vie et de l’insécurité qui empêchent, dit-il, le fonctionnement de l’école depuis le 03 Octobre dernier. Il a aussi invité les parents et les syndicalistes à briser leur mutisme pour demander à l’état d’assumer ses responsabilités afin que les enfants puissent se rendre à l’école le 07 Novembre 2022 et du même coup, empêcher qu’ils (les enfants) se livrent à la délinquance. Finalement, Mr Hernick a mis en garde le PM Ariel Henri en faisant référence au châtiment du Roi Pharaon d’Egypte.
Rappelons que le lundi 31 Octobre 2022, une table de concertation a été tenue au local de l’EFACAP à Fort-Liberté, entre les responsables du MENFP/Nord-Est, les représentants d’institutions scolaires (privées et publiques), la société civile, la PNH et la Justice dans le but de discuter autour des différents problèmes liés au fonctionnement de l’école dans la zone.
Dans son intervention, le directeur départemental Nord-est du MENFP, Me Joseph Edgar Dumay a fait savoir que :
« Nous sommes dans un pays tiers monde, l’école c’est l’avenir de nos enfants. Et, que l’on veuille ou non, elle ne doit pas être considérée comme un outil politique. »
Il en a profité pour annoncer la disponibilité des frais de fonctionnement des écoles publiques à la Banque Nationale de Crédit (BNC). Et, la date du 07 Novembre 2022 a été également citée pour la rentrée des classes.
Auteur : Philomé Mathieu,
Juriste, Journaliste, Promoteur de droits humains.
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