Me Evens Fils fraîchement réélu à la tête du Barreau de Fort-Liberté ce dimanche 02 Octobre 2022 a remercié ses collègues dans un long texte publié ce lundi matin 03 Octobre 2022, pour leur confiance et fait des promesses dans le cadre de son nouveau mandat de deux ans.
Chers Avocats et Avocates du Barreau de Fort-Liberté,
Je tiens à vous remercier vivement de m’avoir gardé au rang de Bâtonnier de votre prestigieux Barreau par élection avec soixante-quatre (64) voix « pour » et quatre (4) voix annulées/blanches. Être élevé au rang de Bâtonnier est une lourde responsabilité. Je tâcherai d’être à la hauteur.
Au fait, ensemble, nous allons consolider les acquis du Barreau de Fort-Liberté, corriger les manquements du bâtonnat, renforcer les capacités professionnelles des membres afin d’améliorer la qualité des services rendus aux justiciables et d’assurer une meilleure protection des clients.
En outre, l’élection d’aujourd’hui est déterminante. Le bâtonnier du Barreau de Fort-Liberté, représentant de la Fédération des Barreaux d’Haïti au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), reste en poste. Sa proposition de démission, jugée inopportune, avait été rejetée par résolution des Barreaux d’Haïti assortie d’une correspondance formelle adressée au CSPJ. Ainsi, elle a permis de conserver les cinq membres du CSPJ qui forment le quorum fixé par la loi de 2007.
Des épaules des ténors du Barreau de Fort-Liberté, nous construirons l’avenir de notre profession en quête de renouveau. Prosternés pieusement devant l’arche du Temple de Thémis, nous nous réinscrirons à l’école de Yves Hélory de Kermartin.
Évidemment, la Commission électorale had hoc a fait un travail formidable. Nous en remercions chacun des membres notamment les infatigables Maîtres : Jean Clergé, Marline Jacques, Gabriel Hitler, assistés de Youselie Pierre, secrétaire administrative, du Bâtonnier Elphège Blaise (qui nous a surpris dans son allocution) et de l’ingéniosité de Me Jonas Victor. Nos remerciements vont aussi aux autres élus : Rémy ARTISTE (Secrétaire général), Ulrick BELONY (Trésorier), Jocelyn DORSAINT (Membre), Joseph Edgard DUMAY (Membre), Daniel MÉUS (Membre), Jonas VICTOR (Membre), Elitex BOLIVAR (Membre), Mona ELIACINT (Membre), Corinthe AUGUSTIN (Membre). « Ex-bâtonnier » étant un terme impropre d’après le chroniqueur Sébastien Bissardon, on est bâtonnier toute la vie. Le bâtonnier Jocelyn Dorsaint est un architecte discret de la construction du Barreau. A ceux qui ont perdu la course, l’arène les attend encore dans deux ans. En attendant, leur franche collaboration est notre atout !
Par ailleurs, pour la vérité et pour l’histoire, le Bâtonnier déplore la non-application, par inadvertance, de l’article 34 du décret du 29 mars 1979 règlementant la profession d’avocats. De la contexture de ce texte, tout candidat antérieurement frappé d’une sanction ne peut se porter candidat à un poste du Conseil de l’Ordre. J’espère que cette disposition légale impérieuse sera prise en compte et respectée scrupuleusement à l’avenir pour éviter tout manquement dans le fonctionnement de notre Barreau.
Toutefois, je me soumets à l’expression souveraine de l’assemblée des avocats et de la décision de la commission électorale qui, en ce cas, avaient le pouvoir de décider envers et contre tous, sous réserve des voies de recours.
Au demeurant, les nouveaux membres et moi, nous nous apprêtons à travailler avec tous les avocats dans l’intérêt supérieur du Barreau de Fort-Liberté sous les auspices des grandes valeurs qui ont tissé cette noble profession : honneur, dignité, strict respect des confrères, considération pour les ainés, délicatesse, secret. Que les affaires internes du Barreau soient traitées au Barreau. Que les décision soient prises démocratiquement, sans préjudice des prérogatives du bâtonnat.
Quant aux avocats des autres juridictions, nous leur disons « bienvenue chez vous. Le Barreau de FL entend vous soutenir dans l’exercice de votre profession, hors de votre juridiction ». Néanmoins, nous sommes astreints au respect des conventions signées de tous les barreaux et qui tiennent lieu de loi. Nous n’inventons pas le droit, nous l’appliquons.
En effet, des contradictions, revendications, il en aura toujours. Le Droit est la science même des contradictions et des contrastes. Mais que tout se fasse dans le respect et la modération. Les médias constituent un outil sensible et utile. Nous ne pouvons pas encourager les calomnies et injures étrangères à notre profession. La vérité et la modération s’imposent partout. L’estime pour les ainés est une loi ; la hiérarchisation, un principe cathédral. Chaque avocat a prêté serment d’allégeance au respect des principes des Membres de l’Ordre (Ibid., Art. 8). Un Ordre est constitué d’ordres, de traditions ésotériques et de secrets inaccessibles aux communs des mortels qui tentent de percevoir un Barreau comme une organisation populaire à tendance subversive.
Dois-je ressasser : le Barreau est nôtre. Il n’existe pas d’avocat sans barreau. Si le médecin, l’ingénieur et l’agronome n’ont point besoin d’une corporation, il n’en est pas de même d’un avocat militant qui doit renouveler son droit d’exercer chaque année. Nul tribunal, nul juge ne peut autoriser un avocat à exercer. En Haïti, ce droit est de la compétence exclusive d’un Barreau. Alors, chérissons-le !
Salutations confraternelles.
Fort-Liberté, ce 3 octobre 2022.
Evens Fils, bâtonnier.
A-t-on lu.
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