Dans le cadre des mouvements de protestation des cultivateurs de la localité de Pittobert contre le projet macabre de la CODEVI (Compagnie Industrielle de Développement) voulant accaparer plus de 65ha de terre fertile pour l'implantation de la CODEVI-2, l'Organisation des Paysans Victimes de Haut (OPVW) a organisé une conférence de presse ce Vendredi 1er Juillet 2022 dans l'espace même convoitée par les patrons dominicains. Cette activité sert d’alarme pour alerter l'opinion publique nationale et internationale sur leur sort.
Dans ses propos de circonstance, le coordonnateur de l'organisation, Mr Vital Némorin, dénonce les tentatives des patrons de la CODEVI pour faire extension du Parc Industriel dans des espaces cultivables jugés très fertiles, en fonction d'un complot impliquant l'État haïtien et la Banque Mondiale. Il en a profité pour lancer un avertissement aux patrons de la CODEVI leur signifiant que 2022 est diffèrent de 2002.
« Les actions de de la CODEVI font partie d'un vaste complot bien orchestré dans le but d’éradiquer l'agriculture dans le pays. Ils savent pertinemment que dépourvu d’une capacité de production agricole, nous (les haïtiens) serons obligés de consommer les produits intoxiqués des dominicains sous les coups de bâton. Et, les instances des Nations-Unies sont déjà informées des crimes de la CODEVI » a-t-il lancé.
Mr Vital s’est montré très amer face à la CODEVI rappelant ses agissements passés et ses promesses non tenues envers les paysans.
"Nul ne peut oublier ce qui s'est passé en 2002. La CODEVI, en complicité avec l'État haïtien et la Banque Mondiale (BM), ont expulsé plusieurs centaines paysans de leur terre si fertile pour implanter ce Parc Industriel. A cette époque, beaucoup de promesses ont été faites par les patrons de la Zone Franche. Ils nous ont promis de l’Électricité, de l’Éducation, de la Santé et la construction d’un Village Moderne exclusivement dédié aux familles victimes, mais toutes ces promesses n'étaient que du vent » a-t-il révélé.
Plus loin, Mr Némorin croit qu’près 20 longues années de mensonges, les paysans ne peuvent plus accepter que la CODEVI et l'État haïtien continuent d'accaparer leurs terres fertiles pour leur livrer aux dominicains. Il critique le fait que l'État et les patrons de la CODEVI n'ont pas de parole d'honneur et oublient trop facilement leurs promesses. Il a même indexé un grave manque de respect par rapport à Ouanaminthe et ses habitants.
« Les patrons de la zone franche n'ont aucun respect pour la ville de Ouanaminthe. C'est dans la localité de Dilaire qu’ils déversent, malheureusement, leurs déchets irrécupérables. Et, c’est dans la rivière Massacre qu’ils évacuent les eaux usées et les matières fécales, alors qu’ils ne paient ni taxes ni impôts. Les ouvriers haïtiens sont discriminés, humiliés et traités comme des bêtes de somme à la CODEVI. Les avantages de l'investissement ne donnent aucunement, à la CODEVI, l'autorisation d'infliger des traitements inhumains à nos compatriotes » dénonce Mr Némorin.
Par ailleurs, le porte-parole de l'OPVW, Molière Joseph s'en est pris au Conseil d'Appui au Développement de Ouanaminthe (CONADO) créé par les patrons de la zone franche pour arriver à leur fin. Mr Joseph dit croire qu'une institution voulant faire du Développement n'a pas besoin de monter un comité pourvu qu’il existe déjà des autorités dans la commune. Il suffit tout simplement, selon lui, de les contacter et planifier en commun accord ce qui serait le mieux pour la communauté. « La Mairie est la représentation officielle de la communauté » a-t-il rappelé.
Mr Molière croit aussi que l'État haïtien devrait encadrer nos paysans pour leur permettre de produire plus de nourritures au lieu de les décapitaliser en leur privant des terres cultivables. « Si les paysans sont encadrés, nos besoins alimentaires ne dépendront plus de nos voisins dominicains » a-t-il conclu.
Le Cabinet Mutation qui représente les paysans dans ce dossier, a déjà envoyé une sommation aux patrons de la CODEVI ainsi qu'aux organismes internationaux concernés.« Ainsi, dans l’hypothèse que la CODEVI ne puisse répondre aux exigences des occupants, il est vivement demandé à l’État haïtien de passer l’Administration de la Zone Franche à d’autres investisseurs internationaux capables de traiter les haïtiens à l’égal des hommes. Car la discrimination dont fait état la mentalité de la quasi-totalité des Dominicains est un obstacle majeur au développement en Haïti. C’est ce qui explique les innombrables crimes financiers de la CODEVI qui refuse de verser la totalité des impôts à la DGI et les cotisations salariales et patronales à l’ONA » écrit Me Evens Fils, Bâtonnier de l'Ordre des Avocats au Barreau de Fort-Liberté et membre du CSPJ.
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