dimanche 18 septembre 2022

Haïti//Éducation : QUAND LE PSYCHOLOGIQUE EST IGNORÉ DU PÉDAGOGIQUE


La vie est tout un système de pratiques, de techniques, de savoir-faire, de procédures et/ou de méthodes conçus grâce à l’établissement de principes générateurs de l’équilibre inhérent à la pérennité des valeurs foncièrement humaines. Fort de cette conception systémique de l’existence, nous entendons, par-là, des normes régissant les interactions entre les éléments du tout dont l’harmonie et la cohérence sont fonctions d’une parfaite régularité opérationnelle de l’ensemble. Ainsi, le fonctionnement de toute société n’est pas moins dicté par le respect, on ne peut plus scrupuleux, des lois et règlements régnant en arbitres sur l’immense terrain de la réussite communautaire.

Cette victoire, préalablement conçue au creuset de la motivation individuelle et collective des coéquipiers, est comprise comme la résultante certaine d’entrainements assidus et de forces motrices conjuguées des joueurs. Donc, le fruit de l’apprentissage. Par conséquent, tout est à apprendre. Oui, nous apprenons même à bien cerner le rôle des différents paramètres relatifs au processus d’enseignement-apprentissage de l’élève, communément appelé, apprenant. ,Processus très complexe, apprendre est un concept dont la récurrence jouit d’une tangibilité singulière dans divers domaines du savoir scientifique. Il n’est pas de connaissance ou de savoir qui ne soit  l’aboutissement ou la découverte de tel processus qui suscite une très large littérature, parfois, diversifiée selon les conceptions des penseurs, notamment, des psychologues et des pédagogues. 

L’homme est ce tout complexe et pluridimensionnel qui ne cesse constamment d’étonner les penseurs les plus brillants du monde. Donc, les scientifiques de tous les temps se préoccupent  toujours de comprendre la vraie nature, si énigmatique, de cet être muable soumis au gré des circonstances internes et environnementales. Cependant, peut-on dédaigner les retombées positives de la complexité de cette architecture vivante en matière de développement philosophique et scientifique? Qui plus est, et c’est vraiment paradoxal, l’homme est, lui-même, son propre objet d’étude. Ce qui suscite, de surcroît, bien des débats inhérents à la notion d’objectivité en sciences humaines.  

La difficulté à cerner l’être humain avec exactitude est donc fonction de ces multiples conceptions que l’on construit de manière progressive via le dynamisme même de la personne humaine. Et, le domaine éducatif n’est pas épargné de cette problématique. Cependant, il est, malgré tout, éducable, l’homme. Voilà,  un indice d’espoir! Une espérance qui ne va pas de soi. Mais, le fruit de recherches et de travaux assidus des penseurs, des écrivains et des chercheurs, en d’autres termes, des scientifiques, dont le champ d’intervention est l’homme. 

Eduquer quelqu’un ou un enfant, lui enseigner des valeurs, revient tout d’abord à considérer les différentes dimensions fondamentales de son être : les aspects social, affectif, religieux, physique, etc. Cette façon de transmettre, de favoriser la construction ou le changement du comportement dans le domaine de l’apprentissage ne doit pas être l’oeuvre du hasard. Il faut tenir compte de la maturité intégrale de l’apprenant. D’où, le mariage de la pédagogie et de la psychologie. D’ailleurs, Jean Jacques Rousseau, dans Emile ou de l’Education (1762), avait vite compris qu’il avait fallu apprendre à l’individu des choses selon ses tranches d’âge. Implicitement, il avait voulu montrer combien la maturité psychologique de l’enfant serait fonction de son développement somatique. Jusqu’à présent, et notamment dans le système éducatif haïtien, on tient compte de certains paramètres des grands pédagogues, psychologues du développement, psychoéducateurs, psychopédagogues, pour ne citer que ceux-là : le clivage des classes lié à l’âge des apprenants. Même si l’on ne doit pas ignorer non plus des irrégularités du système : cas des élèves suragés, par exemple.

Nous référant, également, à la théorie de l’apprentissage de Jean Piaget (1896-1980), nous arrivons à comprendre que, généralement, le psychisme se développe au rythme même  de l’évolution du physique de l’enfant. D’où, l’établissement de l’équilibre entre le mental et le biologique. Par conséquent, un système d’éducation digne de son statut doit s’efforcer de consacrer des normes au respect de l’équilibre entre le développement physique et l’évolution  mentale des apprenants. 

La psychologie et la pédagogie doivent être conçues comme des éléments fondamentaux  d’une importance incontournable dans la réussite certaine des processus d’enseignement-apprentissage. Ne pas reconnaitre cela, c’est faire montre d’une faiblesse culturelle notoire, d’un manque de connaissance et de maitrise en matière des sciences humaines et, surtout, c’est enlever à une nation l’assurance d’un futur certain et solide puisque l’avenir d’un pays sera, et de fait, inhérente à la formation de citoyens et de citoyennes cultivés et selon des finalités taillées sur mesure des grandes orientations idéologiques et pragmatiques sur lesquelles se fonde l’espoir national ou communautaire.


Références
Rousseau, Jn. J. (1762). Emile ou de l’Education. Genève, Royaume de France. Récupéré de http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/old2/file/rousseau_emile.pdf.                                                   


Auteur : Rodenel LOUIS

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