jeudi 16 juin 2022

Pour l’Inclusion des Personnes Handicapées dans la Gestion des Risques et des Désastres : la DPC-NE et la FONHARE agissent…


Le directeur départemental Nord-est de la Protection Civile, Mr Fleury Joanis, qui participait à un atelier de formation ce jeudi 16 juin 2022 au local de la Fondation Haïtienne de Réhabilitation (FONHARE) a félicité l'institution. Il a, du même coup, fait état des différents problèmes auxquels fait face la DPC-NE. Il voit d’un bon œil le partenariat développé entre les deux institutions susmentionnées. Parce que, dit-il, « la FONHARE est l’unique institution qui a un Hôpital dans la région pouvant bien accueillir et accompagner les personnes à mobilité réduite souvent appelées handicapés. » 

Mr Fleury a fait savoir que la FONHARE a mis sur pieds un programme permettant d’impliquer les personnes handicapées dans la gestion des risques et des désastres. C’est pourquoi la DPC-NE a un rôle primordial à jouer pour faciliter la réussite de ce projet. Cet atelier réalisé avec les handicapés et les autorités locales vise à mettre à jour la carte de Risques des Catastrophes pour la commune de Ouanaminthe.


« Il ne faut surtout pas oublier que nous faisons la gestion intégrée des risques et des désastres (GIRD). Nous sommes en train d’inclure les personnes handicapées dans le système de gestion des risques et des désastres parce qu’elles sont en fait les parties prenantes. Car, lors des évaluations des besoins et des dégâts, on n’a pas assez tenu compte des handicapés au niveau de la protection civile, on les a juste accompagné. Et, c’était une grave erreur qu’on ne va pas reproduire.  Maintenant c’est une prise en charge intégrée qu’on est en train de faire » a-t-il révélé. 

Mr Fleury croit qu’il est important que les handicapés participent dans la prise des décisions les concernant au lieu de planifier et décider pour eux comme ce fut le cas dans les années antérieures. 

La direction de la Protection Civile dans le Nord-est travaille conjointement avec les institutions partenaires pour finaliser et mettre en śuvre le plan de contingence déjà actualisé pour l’année 2022. 

Des activités de sensibilisation ont été déjà réalisées dans les écoles nationales de différentes communes du département, comme Ouanaminthe, Ferrier, Fort-Liberté, Terrier-Rouge, Trou-du-Nord, Caracol, Vallières, Mombin-Crochu. On ne va s’arrêter là. On va faire le même travail qu’on est en train de réaliser avec le comité communal de Ouanaminthe,a-t-il soutenu.

Par ailleurs, Mr Fleury a fait savoir que la protection civile n’est pas une personne. C’est l’affaire de toute une équipe. Il exhorte les membres du comité communal de Ouanaminthe et les institutions chargées des postes de commandement (La Mairie, Les Affaires Sociales et du Travail, La Croix Rouge) à travailler ensemble, réfléchir sur la problématique des inondations récurrentes  du centre-ville et des quartiers marginalisés. « Ces derniers doivent assumer pleinement leurs responsabilités » a-t-il dit.


« La vigilance doit être toujours de mise. Les résidents des zones à haut risques doivent savoir où aller en cas de besoin. De fait, on a le Lycée Capois la Mort de Ouanaminthe comme abri provisoire pour les gens de Sance, Village des Oliviers et des environs. Nous avons l’EFACAP pour accueillir ceux de Gaillard, Plaine de Rose, Cité Gracia et des environs, a-t-il conclu. 

Le directeur exécutif de la Fondation Haïtienne de Réhabilitation (FONHARE) Dr Ivens Louius, a, de son côté, félicité reciproquement la DPC-NE  qu’il considère comme étant son partenaire clé dans le cadre de l’implémentation dudit projet, notamment dans les activités de terrain. « L’idée c’est de faciliter la prise en charge complète des personnes handicapées. La mise à jour de cette cartographie permettra une modification et surtout une adaptation du plan d’action communale afin de mieux atteindre cette couche vulnérable au moment des réponses. L’expérience du cyclone Irma en 2017 nous pousse à douter des méthodes utilisées par les différents acteurs spécialement lors des distributions. Les méthodologies sont inadaptées aux vulnérabilités des personnes sur des fauteuils roulants, des aveugles et des vieillards. »

Dr Ivens promet d’apporter des changements positifs à travers la mise en śuvre de ce projet pilote baptisé : « Inclusion des Personnes Handicapées dans la Gestion des Risques de Catastrophes Naturelles. » 

« De concert avec la DPC-NE, la FONHARE va continuer à sensibiliser les différents acteurs concernés et elle agira de manière à ce qu’il y a un centre d’hébergement inclusif dans chaque commune pour faciliter les périodes d’évacuation. Nous étudions la possibilité permettant aux messages d’alertes de mieux véhiculer et adapter aux personnes sourdes et aveugles » martèle le Dr Ivens Louuis au micro de Liberté Infos. 


Plus loin, il annonce la création d’une base de données sur les personnes handicapées. Les zones, le nombre d’handicapés par zone ainsi que leur adresse, typologie des handicapes, tout y sera. Elle permettra à la Protection Civile ou tout autre acteur humanitaire de faire une meilleure orientation de leurs actions en faveur des handicapés au moment des réponses. 

Supporté financièrement par la CBM, ce projet est d’une durée de 4 ans, soit de 2021-2025. Avec comme slogan « Agissons pour ne laisser personne de côté », ce projet pilote est en train d’être exécuté dans trois départements du pays (Nord-est, Nord, Artibonite) et dans neuf communes (Ouanaminthe, Fort-Liberté, Terrier-Rouge, Limonade, Cap-Haitien, Plaine du Nord, Ennery, Gros-Mornes et Gonaïves). 

Ce sont des échantillonnages. Et, les résultats obtenus dans cette expérience nous permettront de soumettre un document à l’Etat central sur le changement du système GRD en GIRD afin d’avoir moins de victimes lors des catastrophes naturelles.

Par exemple, un pays très avancé comme le Japon fait face chaque année avec des catastrophes naturelles, surtout tsunami et tremblement de terre. Et, selon une étude, les personnes handicapées qui sont victimes représentent 6% de la population, tandis que les personnes non handicapées qui sont victimes représentent un peu plus de 3% de la population. Malheureusement, chez nous en Haïti, nous avons un grave problème de données. Donc, personne ne peut dire exactement le nombre de personnes handicapées victimes dans le tremblement de terre du 12 Janvier 2010, a-t-il conclu pour montrer toute la valeur de son travail.



Philomé Mathieu, directeur de Liberté Infos

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 philomathieu21@gmail.com


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